Sam Huttrideau est né en 1981. Il vit dans l'Orne. Ayant réalisé des études d'histoire jusqu'à l'obtention d'une maîtrise d'histoire moderne, il est devenu enseignant dans le premier degré. Toutefois cette passion historique ne l'a jamais lâché. Depuis l'adolescence, Sam Huttrideau s'est essayé à tous types d'écrits - poèmes, nouvelles, pièce de théâtre, scénarios de films - et a finalement franchi le pas de l'auto-édition en 2012. Aujourd'hui, les éditions Ella publie l'intégralité de ses romans.
Patrimoine incontestable de notre histoire, la Grande Boucle offre chaque année son spectacle à nul autre pareil. Dans cet essai écrit au fil de ses étapes et pensé comme autant de chapitres originaux, Sam Huttrideau plonge dans le sillage du Tour, interroge sa mémoire, son actualité et son avenir. Puis l’imagination s’immisce dans le récit, chaque étape...
Le couloir s’achevait en cul-de-sac et la musique jaillissait de la dernière porte, à demi fermée comme si l’on avait voulu offrir son art au monde et pourtant se cacher au fond de la termitière pour ne jamais être dérangé – et ainsi jouer éternellement. La mélodie s’arrêta brusquement. « Entrez, lança une voix douce. » Je poussai la porte sans hésiter.
Un jeune Parisien déboussolé par divers problèmes personnels s'installe dans un hameau de l'Orne ; il rencontre un groupe de personnages aussi perdus que lui-même dans une société où ils ne trouvent plus aucun repère. Ensemble, ils conçoivent un projet destiné à relancer leurs existences.
Je m’accoudai à la fenêtre de ma chambre, au deuxième étage de l’hôtel. Torse nu sous l’air froid de l’automne. Rue déserte, immobile, quartier de silence, ciel ennuagé. Je respirai la fumée des songes urbains auxquels j’échappais. Expression égocentrée de cette violence qui m’appelait, la tentation romantique du suicide me traversa tel un parfum de...
Mais je ne regrettai jamais ce détour, tant il me paraît un fondement essentiel de ma personnalité. Je me serais construit différemment sans cette douleur. J’aurais à coup sûr vécu plus légèrement. Alors je ne serais pas devenu celui que je suis, puisque regardant le monde sans amertume.
Ainsi Diwo quittait-il sa routine consciencieuse. Des gouttes de sueur lui passaient devant les yeux tandis qu’il mettait derrière lui le Grand Eboulis. Et il rêvait de l’or promis aux triomphateurs du Secteur, il rêvait de foi, il rêvait de culture. Il envisageait les récompenses offertes à ceux qui osent dépasser les limites, lorsque celles-ci sont...
Je fis bientôt une pause et dès lors ta silhouette émergea lentement devant moi. Tu n’avais pas laissé d’empreintes dans cette maison, cependant l’ampoule du grenier semblait faiblir, éclairant de plus en plus mal la pièce, provoquant une alternance profuse d’ombres et de lumières de laquelle, la fatigue aidant, je te voyais prendre corps.